Cette étude s’appuie sur une approche interprétative et qualitative
reposant sur l’expression par les acteurs sociaux d’un certain sens
donné au monde qui les entoure à travers leur production de discours.
En effet, le discours est envisagé comme pratique sociale puisque,
d’une part, il s’inscrit dans un contexte de production idéologique et,
d’autre part, il transforme le monde vécu en réalités culturellement et
socialement significatives (Blommaert, 2005). Selon cette approche, la
« réalité » n’existerait donc pas indépendamment des êtres humains,
mais plutôt par l’entremise des représentations qu’ils en ont. Par consé –
quent, ayant comme prémisse que « […] language contains the concepts,
categories and ontologies that describe and constitute the world in which
we live in1 » (Gibbs, 2002 : 1), le chercheur est amené à concevoir son
rôle et son travail comme l’interprétation des représentations sociales
d’acteurs sociaux. Nous avons donc mené 24 entretiens semi-dirigés,
également répartis entre des militants acadiens et des immigrants
francophones en fonction de deux guides d’entretiens dont les thèmes,
bien qu’abordés de manière ouverte, avaient préalablement été établis.
La méthodologie sera précisée davantage au moment où l’analyse
discursive de chacun des deux groupes sera abordée.