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Description

Cet article a pour objectif d’analyser les tensions qui émergent
de l’articulation de logiques nationalistes et économistes dans la
mise en place d’un marché de l’immigration destiné à la
francophonie canadienne, et plus particulièrement telles
qu’elles se manifestent sur le terrain acadien néo-brunswickois.
Il est argumenté que : 1) les pratiques de recrutement et de
sélection de l’État canadien favorisent des parcours migratoires
axés sur une idéologie individualiste néolibérale de la langue ; et
que 2) cela suscite des conflits au sein du milieu d’accueil au vu
du rôle de vitalisation des communautés minoritaires attribué à
l’immigration francophone. Les stratégies promotionnelles
adoptées par les acteurs officiels font du bilinguisme un
argument de distinction vendeur sur le marché de l’immigration,
ce qui attire une part d’immigrants francophones cherchant à
acquérir l’anglais comme voie d’accès aux économies
mondialisées. Prenant appui sur un débat entourant la langue de
scolarisation, il est montré que la valorisation du bilinguisme
comme capital individuel chez ces immigrants se heurte à la
position nationaliste militante pour laquelle le partage du
français implique une allégeance envers la minorité acadienne.

Type de document
Articles scientifiques
Auteur
Isabelle Violette
Langue
Français